KIMURA Chuta

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Chūta Kimura Chūta KIMURA

Issu d’une famille aisée, son père étant promoteur immobilier, et à pour ancêtre de célèbres samouraïs du XVIIIe siècle. Il grandit à Takamatsu, sur l’île de Shikoku dans le sud du Japon. Dès l’âge de 13 ans, en 1927, il étude le dessin à l'école d'arts décoratifs de Takamatsu et découvre les fauves et Picasso. En 1936, il tente sa chance à l'école des beaux-arts de Tōkyō mais préfère retourner sur son île natale. En 1937 il expose pour la première fois, mais il est mobilisé en Chine dans l'armée japonaise à Canton. Malgré la guerre et les difficultés, cette expérience chinoise est pour lui fondatrice. Démobilisé en 1940 il rentre au Japon, il est incapable de travailler n’ayant pas assez de ressources financières. Dès 1941, Kimura découvre au musée de Kurashiki une peinture de Pierre Bonnard, une scène de terrasse. Toujours dans les difficultés économiques il rejoint son frère à Kiushu. Il est à nouveau mobilisé en 1945 et envoyé dans le nord de la Chine. La guerre terminée, en 1946, il recommence à exposer à Tokyo. Il découvre aussi de nouveaux tableaux de Bonnard. Il épouse la même année Sachiko Yunoki et travaille dans un studio que son père lui a construit. Le couple a décidé, ils viendront vivre en France. En mars 1953, après deux mois de voyage en bateau Kimura et sa femme sont enfin à Paris. En 1954 à Paris, il rencontre Jacques Zeitoun directeur de la galerie « Art Vivant » et les peintres Cottavos, Fusaro, Bolin, Garbelle, Marfaing et Poliakoff, la directrice de la galerie Madame Oberlin, le prend en contrat mensuel impressionnée par sa force et sa conviction. À partir de cette date les expositions personnelles se succèdent sans discontinuer à Lyon, Paris et New York dès 1958. En 1957, il expose à la Biennale de Paris qui avait lieu dans le Louvre. En 1962 il quitte l'Hôtel Montparnasse qu’il occupe depuis 1953 pour habiter Châtenay-Malabry. Il y retrouve le professeur d’esthétique de la Sorbonne Jean Grenier qui écrira différentes préfaces à ses catalogues. 1963, l'État achète sa Peinture : « Jardin à Chatenay ». En 1965 la Galerie Kriegel le prend en contrat. Voyage en Méditerranée, Venise, Espagne. 1966, première exposition au Japon, il s’installe au Cannes « Au Clos-St Pierre », il est profondément bouleversé par la lumière de la Provence. Il viendra y travailler régulièrement jusqu’à sa mort. 1974 exposition personnelle à la Galerie de France. Travaille avec la galerie Yomiuri France à Paris à partir des années 1980, publications de différentes monographies avec la préface de Jean-Dominique Rey. En 1985 exposition rétrospective se tient au musée The Phillips collection, WashingtonDC, USA. Kimura s’éteint en 1987 à Paris. La peinture de Kimura est inspirée de la confrontation entre le peintre et les forces de la nature et de la lumière méditerranéenne qu'il dessine et ou il vit au "Clos St-Pierre" près de Cannes et qui sera le titre d'une séries de toiles. Faite essentiellement de paysages peint à l’huile sur toile ou au pastel gras sur papier, l’œuvre de Kimura, présente une figuration allusive, ou l’on reconnaît un arbre, un vélo, une colline des arbres comme vu à travers une fenêtre. Les éléments sont peu identifiables, certains recouverts d’une couleur, souvent verte, jaune, orange ou blanc, écrasée au couteau avec énergie comme raclée, dans une texture singulière. Un dessin noir ou bleu foncé circule comme une forme de graffitis par-dessus ou dedans formant les allusions. L’ensemble donne le sentiment du prolongement de la peinture de Bonnard, comme une forme impressionniste mais avec une forme d’amnésie, comme si le sujet était oublié, ou plutôt de dépouillement extrême, ou tout ce qui était inutile ou trop complexe était sacrifié pour faire apparaître l’émotion du peintre jusqu’au rétablissement d’une forme d’anamnése (rétablissement de la mémoire).